Un an après le début de la révolution syrienne, il apparait clairement que la dimension «jihadiste» commence à occuper une place de plus en plus prépondérante dans les rangs des révolutionnaires, bien que la majorité de ceux-ci n’ont pas porté les armes pour des raisons «idéologiques » mais ont fait dissidence de l’armée en raison de la terrible répression.
Si l’Armée syrienne libre (ASL) demeure la force militaire principale face aux forces du régime, il n’en reste pas moins que les «jihadistes» s’efforcent d’organiser leurs rangs dans un cadre unifié. «Le front du soutien» (jabhat al-Nosra), qui a revendiqué une série d’attaques qualifiées de «kamikazes» contre les troupes gouvernementales est sans doute le groupe le plus important. Et on ne sait pas grand-chose sur ce groupe, à part les vidéos diffusées par son organe de communication «l’institution al-Manara pour la production médiatique», qui diffuse d’habitude les communiqués des branches d’Al-Qaïda. Le régime syrien affirme combattre des groupes liés à cette organisation, alors que ses détracteurs l’accusent de vouloir ternir l’image de la révolution.
Les communications de Jabhat al-Nosra précisent que l’émir de ce groupe s’appelle Abou Mohammad al-Joulani, surnommé «Al-Fateh». (de Camille Tawil, Al Hayat)
d’autre coté, La mission de l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, M. Kofi Annan, a été victime, hier, d’une sérieuse tentative de sabotage de la part du ministre turc des Affaires étrangères, M. Ahmet Davutoglu, dont le pays s’apprête à accueillir, le 1er avril, la deuxième conférence des «Amis de la Syrie». Le chef de la diplomatie turque a exprimé des doutes sur l’utilité de traiter avec le régime syrien «dont le maintien en place est impossible, contre la logique et l’Histoire.»
Le Conseil national syrien (CNS) s’est pour sa part chargé de rejeter la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies, appelant toutes les parties à l’arrêt de la violence et jetant les bases d’un dialogue politique global. Selon le CNS, cette déclaration accorde au régime une opportunité supplémentaire pour «réprimer la contestation».
Par ailleurs, un développement important est intervenu hier avec la menace du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de transformer toutes les régions peuplées de Kurdes en «champ de bataille» si les troupes turques pénètrent en Syrie. Le chef du PKK pour la région a annoncé que les troupes turques se préparaient à envahir le territoire syrien.
De son côté, Moscou a annoncé qu’elle attendait, demain, la visite de M. Kofi Annan, qui se rendra ensuite à Pékin.
A Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mahmanbrest, a commenté l’adoption par le Conseil de sécurité d’une déclaration sur la Syrie en affirmant que «l’Iran soutient tout projet qui ne viole pas la souveraineté de la Syrie». Il a ajouté que «l’Iran appuie le projet qui correspond aux aspirations du peuple syrien et met en oeuvre des réformes annoncées par le président Bachar al-Assad.»
Enfin, la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nolend, a déclaré que la secrétaire d’Etat, Mme Hillary Clinton, participerait à la conférence des «Amis de la Syrie». Selon elle, cette conférence sera axée sur les moyens «de mettre un terme à la violence, acheminer l’aide humanitaire et lancer un processus politique susceptible d’assurer un transfert pacifique du pouvoir.»
Al Hayat, As Safir
23 mars, 2012
Traduction : Médiarama
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