Petit pays richissime devenu célèbre après des investissements très médiatisés, le Qatar suscite des convoitises chez un certain nombre de jeunes Français, d’origine maghrébine, qui pensent pouvoir se faire facilement une place dans ce nouvel eldorado. Après l’annonce de la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros pour financer des projets économiques d’habitants de banlieues, l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld) a reçu plusieurs centaines de CV. Parmi eux, des dizaines de candidats à l’expatriation. « Ce sont des diplômés bac + 5/bac + 6, plutôt des ingénieurs qui souhaitent travailler dans les domaines de la finance ou de l’informatique, par exemple. Une partie est issue de l’immigration », décrit un responsable de l’Aneld. Fayçal Beddiaf, 24 ans, originaire d’un quartier populaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), a directement envoyé son CV à l’ambassade du Qatar en France. « C’est un pays en pleine expansion. Je connais des gens qui sont partis là-bas, ils disent que ça recrute beaucoup et que c’est possible d’évoluer rapidement », raconte-t-il. « Le Golfe, c’est là où il y a l’argent, il faut être clair. C’est là où il faut se positionner », estime Oualid Djella, originaire de la même ville et titulaire d’un master 2 à Dauphine.
Ces jeunes diplômés « sont appréciés car ils apportent de la rigueur, ont une expérience dans un grand groupe en France, et ils ont la culture arabo-musulmane», assure Zoubeïr Ben Terdeyet, président du Collectif des dérouilleurs, qui vise à favoriser l’insertion de ces jeunes. Certains partent aussi « pour pouvoir pratiquer leur religion, pour que leurs femmes puissent porter le voile », ajoute-t-il. « Les jeunes d’origine maghrébine sont attirés par le Golfe, ils pensent retrouver quelque chose de similaire à leurs origines. Ils se trompent totalement », affirme quoi qu’il en soit Anis Ben Yahya, l’un des 3 000 Français expatriés au Qatar. « Ce n’est pas les mêmes valeurs, pas la même culture, et les gens n’ont pas les mêmes droits qu’en France », poursuit cet ingénieur. « Il y a des opportunités, mais il faut être prêt à vivre dans un pays comme celui-ci », prévient-il. « Toutes les semaines, on a des gens qui arrivent pour s’installer et qui se cassent les dents », témoigne un autre expatrié régulièrement sollicité par ces nouveaux venus.
publié le 15/02/2012 à 05:00
Source :
http://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2012/02/15/le-qatar-attire-les-jeunes-des-banlieues
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